Je suis allée en ville pour chercher quelque chose à manger : je pensais faire vite et rentrer.
Et puis, dehors, le soir était doux et tiède, et l'ambiance de la ville m'a prise : quelques passants esseulés, femmes pressées, jeunes gens s'attardant aux portes. Et des groupes d'étudiants, certains déguisés, chantant, riant : des rites d'intégration de début d'études, sans doute...
- C'est pour manger ici ou pour emporter ?
Je suis restée là pour manger, à un tabouret haut face à la rue, entre salle ouverte et terrasse.
Il y avait peu de monde, seule à cette table, je savourais l'instant autant que mon plat.
Je regardais la vie. C'est une expérience publique et intime à la fois, d'être là, de ne pas être cachée, d'être au milieu des gens, et de vivre un bout de leur vie, d'en être témoin, de la ressentir comme secrètement.
Dehors, une jeune femme fumait et téléphonait : elle attendait sa commande. Elle était mince, jean noir serré, veste courte près du corps, cheveux châtain attachés librement, une allure naturelle mais quelque chose de très beau : la silhouette, fine, féminine, ou les gestes, gracieux ? Je ne sais pas. Elle devait sembler comme je la voyais, délicieuse, on avait envie de faire quelque chose pour elle : je me disais que j'aimerais bien qu'elle m'aborde, me parle, ait un service à me demander. Mais... sa commande était prête, la serveuse est sortie la lui remettre ; elle est partie.
Et puis, dehors, le soir était doux et tiède, et l'ambiance de la ville m'a prise : quelques passants esseulés, femmes pressées, jeunes gens s'attardant aux portes. Et des groupes d'étudiants, certains déguisés, chantant, riant : des rites d'intégration de début d'études, sans doute...
- C'est pour manger ici ou pour emporter ?
Je suis restée là pour manger, à un tabouret haut face à la rue, entre salle ouverte et terrasse.
Il y avait peu de monde, seule à cette table, je savourais l'instant autant que mon plat.
Je regardais la vie. C'est une expérience publique et intime à la fois, d'être là, de ne pas être cachée, d'être au milieu des gens, et de vivre un bout de leur vie, d'en être témoin, de la ressentir comme secrètement.
Dehors, une jeune femme fumait et téléphonait : elle attendait sa commande. Elle était mince, jean noir serré, veste courte près du corps, cheveux châtain attachés librement, une allure naturelle mais quelque chose de très beau : la silhouette, fine, féminine, ou les gestes, gracieux ? Je ne sais pas. Elle devait sembler comme je la voyais, délicieuse, on avait envie de faire quelque chose pour elle : je me disais que j'aimerais bien qu'elle m'aborde, me parle, ait un service à me demander. Mais... sa commande était prête, la serveuse est sortie la lui remettre ; elle est partie.
Je suis sortie aussi. J'ai marché, marché... Je suis allée à la place, prendre l'air du soir.
Je croisais des conversations : deux jeunes gens très affairés, parlant fort, joyeux : "Et alors... après ça,... on a fini la soirée chez des gens qu'on ne connaissait pas ! "
Une femme, au téléphone : "Allô, Sophie ?"
Je croisais des conversations : deux jeunes gens très affairés, parlant fort, joyeux : "Et alors... après ça,... on a fini la soirée chez des gens qu'on ne connaissait pas ! "
Une femme, au téléphone : "Allô, Sophie ?"
Mais Sophie n'avait pas l'air d'être là, vu le visage de la femme.
Un jeune homme très beau, à une porte cochère : grand sourire, parlant haut et distinctement, puis riant : "J'ai oublié ma clef !"
Un jeune homme très beau, à une porte cochère : grand sourire, parlant haut et distinctement, puis riant : "J'ai oublié ma clef !"
Je goûtais le plaisir de marcher seule dans les rues, dans la nuit.
La place est belle, le soir, avec ses sons feutrés, ses lumières.
C'est le rendez-vous des duos, des groupes, des solitaires flânant...
Et j'en étais.
La place est belle, le soir, avec ses sons feutrés, ses lumières.
C'est le rendez-vous des duos, des groupes, des solitaires flânant...
Et j'en étais.
C'est beau une ville la nuit.