jeudi 29 septembre 2011

C'est beau une ville la nuit

 
Je suis allée en ville pour chercher quelque chose à manger : je pensais faire vite et rentrer.

Et puis, dehors, le soir était doux et tiède, et l'ambiance de la ville m'a prise : quelques passants esseulés, femmes pressées, jeunes gens s'attardant aux portes. Et des groupes d'étudiants, certains déguisés, chantant, riant : des rites d'intégration de début d'études, sans doute...

- C'est pour manger ici ou pour emporter ?

Je suis restée là pour manger, à un tabouret haut face à la rue, entre salle ouverte et terrasse.

Il y avait peu de monde, seule à cette table, je savourais l'instant autant que mon plat.
Je regardais la vie. C'est une expérience publique et intime à la fois, d'être là, de ne pas être cachée, d'être au milieu des gens, et de vivre un bout de leur vie, d'en être témoin, de la ressentir comme secrètement.

Dehors, une jeune femme fumait et téléphonait : elle attendait sa commande. Elle était mince, jean noir serré, veste courte près du corps, cheveux châtain attachés librement, une allure naturelle mais quelque chose de très beau : la silhouette, fine, féminine, ou les gestes, gracieux ? Je ne sais pas. Elle devait sembler comme je la voyais, délicieuse, on avait envie de faire quelque chose pour elle : je me disais que j'aimerais bien qu'elle m'aborde, me parle, ait un service à me demander. Mais... sa commande était prête, la serveuse est sortie la lui remettre ; elle est partie.

Je suis sortie aussi. J'ai marché, marché... Je suis allée à la place, prendre l'air du soir.

Je croisais des conversations : deux jeunes gens très affairés, parlant fort, joyeux : "Et alors... après ça,... on a fini la soirée chez des gens qu'on ne connaissait pas ! "

Une femme, au téléphone : "Allô, Sophie ?"
Mais Sophie n'avait pas l'air d'être là, vu le visage de la femme.

Un jeune homme très beau, à une porte cochère : grand sourire, parlant haut et distinctement, puis riant : "J'ai oublié ma clef !"

Je goûtais le plaisir de marcher seule dans les rues, dans la nuit.

La place est belle, le soir, avec ses sons feutrés, ses lumières.
C'est le rendez-vous des duos, des groupes, des solitaires flânant...
Et j'en étais.

C'est beau une ville la nuit.

mercredi 28 septembre 2011

Cocon

Ton cocon de douceur...

Le cocon de tes mots, de tes regards-caresses.
Tes mains qui me touchent et qui me tiennent.

J'en rêve tous les jours.
Je le vis certains jours.

Et lorsque c'est...
La vie se pare de couleurs,
de douceur, de saveurs,
infiniment.



Modigliani
Nu assis

lundi 26 septembre 2011

Urgence

Des peurs et des pleurs... qui me dépassent.
Je suis parasitée par... un tas de trucs, mais... ce n'est pas moi !
Je ne suis pas ça, je ne suis pas comme ça.

Vous le savez bien, vous qui me dites :
"Mais non vous n'allez pas déprimer, c'est moi qui vous le dis !"

Vous savez trouver, réveiller, exalter la force en moi.
Joyeuse...

Et Nicolas qui me chante : "Vis ta vie"...
Y'a urgence !


"On le sait très bien le temps passe
Et aucun de nous n'y échappe
On a beau se voiler les yeux
Répéter qu'on s'ra jamais vieux
On n'a qu'un seul tour de piste
Avant l'final sacrifice
Laisse dehors les regrets
Les mauvais sorciers
Vis ta vie
Balayés les remords
Les jeteurs de sort
Vis ta vie
Direction la lumière
Tes envies premières la sortie
Les aurores boréales le ciel les étoiles
L'embellie
Y aura pas d'autre chance
Et pas d'autre danse
C'est le moment ou jamais
De vivre ta vie
Les mois les années qui défilent
S'il vous plaît changez-moi le film
J'en veux encore de l'eau de rose
Qui colore la pâleur des choses
J'les prends en bloc les mirages
Qui font sourire les images
...
Je sais c'est facile à dire
On pense qu'on verra plus tard
C'est pourtant quand elle t'inspire
Qu'il te faut écrire l'histoire
..."
Nicolas Peyrac

dimanche 25 septembre 2011

Baiser

Baiser
douceur infinie
du contact des lèvres
vertige sensuel
des bouches qui se mêlent

Baiser
dit crûment
faire l'amour
avec ou sans amour
le faire sans penser
se lâcher se livrer
prendre posséder

baiser, kiss, Kuss, beso, bacio ;
baiser, fuck, bumsen, ficken, follar, scopare :
rien que notre langue pour les mélanger,
pour nous troubler,
jouer avec les mots,
même pas l'orthographe
pour les départager :
vous croyez que ça va arranger notre réputation, ô Français  ?

samedi 24 septembre 2011

En vie

Envie de lui
Envie folle de lui
Son corps, sa peau.
Il faut que je le touche,
partout !
C'est impérieux,
ça vient de loin.
(Pourquoi cet homme, depuis tout ce temps ?
Parce que...lui.)
Désir profond,
envie du fond du ventre
de sentir sa peau sous mes doigts.
Contact, contact.
Mêler ma peau à la sienne
se découvrir peau à peau,
ventouser nos épidermes.
Envie de baisers
de cheveux mêlés,
de bouche à bouche en fusion.
Envie de corps à corps
de corps-raccord
de corps-accord.
Envie que nos surfaces se fondent
comme deux tons en harmonie
comme deux teintes en camaïeu
comme deux traits en une esquisse.
Envie qu'il me pénètre
qu'il m'empale
entre en mon corps
qu'il me prenne.
Envie qu'il me regarde
qu'il me voie derrière ma peau
que mon enveloppe soit transparente,
qu'il écarte les rideaux
de mon habillage
de ma devanture
qu'il pénètre en coulisses
jusqu'au fond de moi.