mardi 30 novembre 2010

Simplement


C'était un besoin profond de détente, ce jour-là. Et nous baigner, nager, flotter dans une eau chaude, bienfaisante, nous a ressourcés. Une heure hors du temps, entre bulles et jets, à jouer du contact de l'eau sur nos peaux, à flotter, à nous frôler, à sentir nos corps se délasser, se retrouver...

Un moment plus tard, un peu plus loin, je renoue avec le sauna, qui me régénère, me donne chaud, me fait la peau si douce...
Je suis seule et je sue doucement, laissant ma conscience flotter dans une semi-torpeur...
A un mètre ou deux, dans cette cabine de bois, un homme est là, dans la même sensation sans doute. Je l'aperçois du coin de l'oeil. Il ne bouge pas, sauf pour allonger un peu plus son corps, lentement, s'étirer. Il est noir, ou métis. Je vois sa peau brune, très lisse, qui luit un peu.

Et à ce moment j'ai pensé : que les choses sont compliquées ! Moi, j'aurais juste envie de le toucher, simplement... Sentir sa peau lisse, infiniment, sous ma main... Simplement.

dimanche 21 novembre 2010

Sentir


Sentir, au matin, l'air vif en ouvrant la fenêtre.

L'odeur du café*, qui réveille les narines.
*Ou celle du thé, plus douce et plus subtile.
*Ou bien du chocolat, suave, entêtante, sucrée.
*(cocher au choix)
Sentir le pain frais, qu'on craque, croustillant.
Ou le pain grillé, qui nous réveille, définitivement.
Ouvrir une orange, en presser le jus.

Sentir mon corps qui se libère du sommeil. M'étirer, respirer.
Sentir que j'ai faim, et que c'est bon de manger.
Boire chaud, longuement, à petites gorgées.

Sentir ton parfum, dans la salle de bains que tu viens de quitter.
Je le retrouverai ce soir sur toi, moins piquant, adouci et mêlé à ton odeur. J'aime.
Douche et savon, crème douce sur ma peau de femme.
Faire les gestes de tous les jours.
Sortir.

Odeurs mélangées de la rue : gaz d'échappement d'une voiture qui démarre, fumée âcre du feu de bois de la cheminée voisine, livraison de fuel un peu plus loin.
Les odeurs de la vie.

Jour de travail. Saluer les collègues en arrivant. Odeur de café chaud. Une collègue écrase une cigarette avant d'entrer, ses mots sentent la fumée qu'elle vient d'inhaler, cela m'amuse. Odeur des gens, toute la journée : fraîches le matin, un peu moins au fil des heures... Heureux qui ne sent rien ! (?)
Parfums neutres ou discrets des corps soignés, parfums forts ou entêtants des corps maquillés, odeurs âcres des corps négligés ou malmenés.
On s'habitue, on n'y pense plus, on en sourit.

La journée passe, le soir vient.
Entrer chez quelqu'un a toujours une odeur. Chaque intérieur a la sienne, particulière.
Entrer chez soi ne sent rien, ou presque : c'est familier, une sensation d'évidence, on ne la remarque pas.

Embrasser les enfants. Leurs cheveux, leurs affaires sentent le collège, le lycée, le gymnase, le bus, la rue.

Eplucher un oignon. Le couper. Le faire rissoler. Pour le plaisir, pour l'odeur appétissante.
Ajouter les autres légumes, les faire dorer à l'huile d'olive, poivron craquant, aubergine charnue, courgette douce, tomates juteuses enfin. Surveiller et retourner rondelles et quartiers, sentir quand ils ont doré assez leur face au fond des larges poêles à frire. Puis tout mélanger dans un faitout, et laisser mijoter, tantôt à couvert, à feu doux, pour donner du jus, tantôt à feu vif, cocotte ouverte, pour réduire l'eau et garder les sucs. Doser tout ça, tout en préparant une omelette : pas trop battue, un peu baveuse, parfumée.

Le plaisir de ceux qui arrivent dans la cuisine, découvrent les odeurs, devinent ce que c'est. Le plaisir de manger, avec du pain frais, un verre de vin, bonne humeur.

Tu es rentré, et j'ai senti sur toi toute la lassitude de la journée. Ton parfum un peu effacé, ton odeur musquée, salée. Corps à corps habillé, étreinte tendre, pour se retrouver...

Plus tard, après le repas, la détente de la soirée, les corps déshabillés, lavés, mis à l'aise, on s'apaise et on se cherche. Envie de se parler à peu de mots, de se sentir par tous les pores. Ton corps, ta peau : ambrée, de la chair, du bon pain. Envie de la sentir, de la flairer, comme un petit animal. La sentir vibrer, se reposer douce, frémir animée, s'exciter d'être touchée. Odeur de ton désir qui naît, qui vient, qui monte... Effluve de musc et de femme, de mon désir fluide, qui palpite en sa source...
Envie de s'enfoncer dans la nuit et ses parfums...


mercredi 10 novembre 2010

Lady Chatterley

Une bonne raison de regarder la télévision ces jours-ci* : Arte, pour fêter ses vingts ans, diffuse en deux épisodes "Lady Chatterley et l'homme des bois" : film superbe sur une sensualité qui (se) libère...

C'est la fête d'Arte, la fête des sens alors !


(*Demain soir, 20 h 40, 2e partie. Rediffusion samedi 20 novembre à 1 h 15.)

mercredi 3 novembre 2010

Morte saison


Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la vie sexuelle d'une femme mariée...

Il y a des périodes où ça se résume à :

Ou à peu près.

Un désert à traverser. Aride.

Chaud, mais les nuits sont froides.

Mon corps a mal partout, de l'absence de tes caresses. Soif de cette rivière fluide qui coule de la danse de nos corps.

Toujours faire face. Ne pas s'ensabler. Avancer.

Toujours prendre l'initiative, te toucher, venir te chercher pour que les gestes reviennent.

Soif de ta tendresse. Fatiguée de ta fatigue.

(Presque honte de ce désir... )

Tu poses les mains sur moi, et déjà je revis, tu m'irrigues.

Envie de toi. Envie de ton envie.

Envie que tu me voies, que tu me dragues, que tu me désires. Doucement. Fougueusement. Violemment. (Pas une once de violence en toi, en moi, mais c'est l'idée...)


Je sais que c'est un tunnel, qu'on le traversera.

Déjà les premiers rayons de la lumière nous arrivent, parfois.

Je les vois, je les bois.



Mais enfin, quel monde on vit, de nos jours, c'est pas humain : quelle idée a-t-on, de faire des tunnels aussi longs ?