mercredi 29 juillet 2009

En parler

Jamais pu parler de cul, de sexe. C'est con !
Pas vraiment, je veux dire. Pas parce que je ne voulais pas, mais plutôt parce que mes interlocuteurs ne s'y prêtaient pas. (Enfin, peut-être eux se disent-ils la même chose de moi.)
Avec quelques rares amis, oui, un peu. Mais ça s'écrit plutôt que ça ne se dit. Enfin, ça pourrait se dire, mais il faut l'occasion, le moment... Ce n'est pas souvent.
Avec des amies, des copines, des filles, des femmes : très peu. Bizarrement, cela vient plus difficilement. Elles parlent quand ça ne va pas, ça oui, sur le coup ou parfois des années après : elles le déplorent, on écoute des bribes de confidences, pas faciles, douloureuses. Sans issue.
Mais quand ça va, c'est très rare qu'on le dise. Qu'on le dise naturellement. On en rit, pirouette, et on passe à autre chose !
C'est vrai que c'est l'intime : de soi, et d'une autre personne, alors... On garde et on ne dévoile pas. C'est peut-être mieux ainsi, il faut garder une part de mystère.
Mais ça m'étonne un peu tout de même, parce que par ailleurs on se raconte, en confiance et en amitié, on dévoile sa vie, des trucs importants, qu'on a plus ou moins bien vécus, des émotions, des passions, des enthousiasmes, et des colères aussi, des révoltes qui minent, des injustices : et ça fait du bien. On en sort et on avance, avec un peu de compréhension ou juste le recul qu'on prend en en parlant, et quelquefois le mot qui aide, quelques clés. Et parfois simplement, le plaisir de se dire, c'est le revivre, se revivre dans ce moment, lui donner corps et y goûter à nouveau, et c'est bon, ce partage, c'est la vie qui fuse !
Donner corps au corps, par les mots... ça devrait pouvoir se faire, aussi. Mais voilà, ça reste rare, je trouve.
Avec mon partenaire... ça dépend. Avant, après, pendant, à petits mots doux, ou plus crus, oui : ça pimente les actes...
Mais ça reste hésitant, comme si le dire était plus difficile que le faire.
On est toujours débutant en ce domaine, j'ai l'impression.
Les mots restent la liberté à gagner.

vendredi 24 juillet 2009

Jours de femme

Il y a des jours, comme ça... Moins envie. Envie de rien. Envie de douceur et puis c'est tout.

Est-ce qu'un homme peut comprendre ça ? C'est hormonal, qu'ils disent. Oh, ils sont parfois très gentils, mais ça les dépasse un peu. Ne sont-ils pas, eux, toujours prêts ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire de cycle ? Ils n'en ont pas, eux. Ce n'est pas qu'une histoire de sang ou pas, de tâche ou pas, de mal au ventre ou pas. Ni même d'humeur. J'ai très rarement mal au ventre, il y a belle lurette que ça ne m'arrive plus. Très rarement des inondations, tout ça est devenu très discret au fil des années. Et pas de mauvaise humeur non plus, je ne crois pas : mon entourage ne s'en plaint pas et je ne me sens pas ni ne passe pour caractérielle ni hystérique.

Mais il se passe tout de même quelque chose. Au tout début. Juste avant, plus exactement : quelques heures ou une journée. Quelques heures d'une impatience vague, d'un malaise diffus qui ne dit pas son nom, sans rime ni raison. Tristesse, lassitude seraient des termes un peu forts pour cette sensation, mais ça y ressemble. Et puis l'impression à la fois de ne pas tenir en place, et d'avoir envie de repos pourtant. On chasse tout ça d'un revers de la main, on s'occupe, on se dit que ce n'est rien, que ça va. Et ça ne va pas. Quelquefois, si, on assure, il y a des mois où rien ne se passe, ça glisse comme c'était venu, fugitif, à peine ressenti : working girl du 21e siècle, impeccable et imperturbable, youpi ! Mais parfois ça nous déborde un peu, un rien et on est en trop plein, au bord des larmes.

Nos hommes sont bien désemparés. Ils ne s'en aperçoivent pas toujours, on ne va pas toujours se plaindre, en faire un cinéma. Mais si nos réactions les étonnent, ils n'aiment pas ne pas comprendre. Alors moi je dis. Quand je comprends que c'est ça... ce qui met parfois quelques heures ! (Moi non plus je ne comprends pas les femmes, parfois : même si c'est moi !)

C'est fou la tendresse dont ils savent faire preuve, alors. C'est fou et incroyable, mais c'est exactement ça dont j'ai besoin. Je me sens vulnérable, besoin de présence, d'être entourée, physiquement touchée, prise entre les bras d'un corps d'homme, fort et doux...

Et ça passe... et ça me rend douce, et forte d'avoir passé ça.


Les jours suivants, peu importe s'ils ne se prêtent pas, ou moins, à la bagatelle : on s'en arrange, avec la patience et la sagesse de penser que c'est pour un peu plus tard.

Ou bien on passe dessus, dans l'enthousiasme des jours passion, jours ou pas jours on s'en fout !

Ou bien encore, on goûte le subtil bonheur de l'abstinence provisoire, pour plus de plaisir renouvelé, après : quelle sensation de liberté alors !

Ou bien plutôt, l'autre plaisir subtil, l'avez-vous goûté : ne penser qu'à lui, qu'à son plaisir, et le combler de tout ce qu'on sait, des mains, de la bouche... N'être rien qu'à lui, en s'oubliant complètement. Quel plaisir magnifique, tout en don et... Sait-on bien qui donne et qui reçoit, alors ? Donner le plaisir est si enivrant, c'est un pouvoir grisant et merveilleux.

jeudi 23 juillet 2009

Réunion

C'est parfois longuet, un peu touffus, ces réunions de travail. Il faut avancer, mais produire quelque chose en groupe n'est pas toujours aisé, surtout quand on est assez nombreux : chacun y va de son intervention, plus ou moins constructive selon son degré d'expérience et de connaissance du sujet. L'animateur essaie de suivre le fil, de faire émerger des propositions concrètes, un consensus, en tenant compte des différentes observations utiles.
Les échanges sont souvent intéressants, parfois vifs, quelquefois stériles et ennuyeux... J'essaie de rester concentrée, et de n'intervenir qu'à bon escient. Je m'agace ou m'amuse parfois de certaines lenteurs, redondances ou incompréhensions. Mon attention décroche par moments je l'avoue, si la réunion s'éternise. A en croire le niveau sonore qui monte, le brouhaha de quelques bavardages, je ne suis pas la seule dont la concentration se relâche un peu...
Mais quand J. prend la parole, ce n'est pas pareil. Ce collègue n'est pas comme les autres. Lorsqu'il a quelque chose à dire, c'est toujours posé, pertinent, intéressant et argumenté. Il prend son temps pour s'expliquer, et dès qu'il ouvre la bouche, chacun l'écoute attentivement.
Je l'écoute aussi, et je le regarde. A regarder, il n'est pas comme les autres non plus : il a un charme fou ! Le sait-il ? Et qu'en pensent les autres, qui s'en aperçoit ? Je n'en sais rien. Tout le monde se comporte normalement, en apparence. Moi aussi, sans doute. Mais je ne peux pas le regarder en face, ou difficilement : si je croise son regard, je me sens troublée. J'ignore pourquoi : il me regarde tout à fait normalement !
Mais ses yeux, clairs, immenses, son regard sérieux, profond, le mouvement de ses cheveux, cette mèche qui ondule nonchalamment, ni trop coiffée ni trop peu, et sa bouche, ses lèvres, charnues mais pas trop, bien dessinées, sensuelles, qui font une légère moue, ses épaules, son corps mince qu'on devine sous la chemise, ses mains : l'ensemble est un spectacle presque trop beau ! S'il me regarde en face, j'essaie de me concentrer que ce qu'il dit, s'il plante ses yeux droit dans les miens, je ne soutiens son regard qu'un instant puis je regarde ailleurs, vers mes documents ou vers l'animateur, en hochant la tête, l'air détaché...
Ce jour-là, l'expérience qu'il relate intéresse mon équipe, je la représente alors je dois lui demander des précisions. J'ai bien du mal mais je reste concentrée, en lui posant des questions et en l'écoutant me répondre. J'ai chaud mais ce doit être la salle, le groupe... N'est-ce pas ?
A la fin de la réunion, nous échangeons quelques mots en apparté lui et moi, et tandis que nous ouvrons nos agendas pour fixer une séance de travail en commun, je croise son regard qui ne me quitte pas : il a un léger, infime sourire, et soudain il baisse les yeux sur moi, vers un côté, et les remonte aussitôt, avec un sourire plus marqué. Je me sens rougir, fondre et presque défaillir : je le sens, une bretelle de soutien-gorge a glissé de mon épaule sur mon bras... Il a dû la voir ! J'en frissonne, de chaleur et de confusion. J'ai les mains moites. Et le reste, alouette...
Il me semble que le temps s'arrête. Je reprends mon souffle et mes esprits, discrètement, tandis qu'il propose une date, et je prends mon courage à deux mains pour lui répondre : « D'accord, à quelle heure ? 14 heures, ça irait ? »

Ah... On ne fait pas des métiers faciles !

mercredi 15 juillet 2009

Feu d'artifesse !


- Non mais, là, elle exagère !

- Vraiment n'importe quoi !

- Bonjour le niveau !

- Il n'y a plus aucune tenue sur ce blog !

- Tsss, tsss, m'enfin !

- .....

samedi 11 juillet 2009

"Ton cul est rond"

Parmi les chansons érotiques, il est celle-ci, savoureuse pour ses jeux de mots, un peu à la manière de Brassens, par une des plus belles plumes de la chanson actuelle : Allain Leprest. La musique est de Léo Nissim.

"Ton cul est rond comme une horloge
Et quand ma fatigue s'y loge
J'enfile le temps à rebours
Je mate l'heure sous ta jupe
Il est midi moins deux minutes
Et je suis encore à la bourre

Promis demain j'arriv'rai pile
Pour faufiler ma grande aiguille
Sous le cadran de ton bidule
On s'enverra jusqu'au clocher
Et mon coeur comme un balancier
Ondulera sous ta pendule

Dis-moi au chrono de tes reins
Quand passera le prochain train
Combien coûtera le trajet
J'ai tant couru contre ta montre
Voici qu'à l'heure de la rencontre
Je me sens des doigts d'horloger

Time is money et puis ta soeur
Si on t'avait demandé l'heure
On saurait qu'le temps c'est d'l'amour
Ton cul est rond comme une horloge
Et quand ma fatigue s'y loge
J'enfile le temps à rebours

Ton cul est rond comme une horloge
Et quand ma fatigue s'y loge
J'enfile le temps à rebours
Je mate l'heure sous ta jupe
Il est midi moins deux minutes
Et je suis encore à la bourre"

A écouter ici, interprétée par Allain Leprest,
et ici, un extrait, par Jehan.

mercredi 8 juillet 2009

"Là où"

Pourquoi "Grains d'ambre" ?
peut-être, en partie, pour cette chanson de Maxime Le Forestier :
"Là où" :

"Là où la peau est plus tendre,
Juste à côté
De ces grains d'or et d'ambre,
Là où mes doigts
Glissent sur la soie
Vers cet émoi
Que je pressens
Dans un tremblement.

Là où la mer se déchaîne,
Juste à côté
Des étoiles lointaines
Qui sont en toi,
Flammes dans le froid,
Près de l'effroi,
Près de la peur,
Comme quand tu meurs.

Là où les vagues s'écrasent,
Juste à côté,
Au bord de l'extase,
Là où ton corps
Se calme et s'endort
Et cette mort,
Cette brûlure
Cette déchirure.

Là où la mer se repose,
Juste à côté
De ces grains d'ambre rose,
Là où ma main
Caresse ta main
Et puis s'éteint
Comme moi-même
Sans même un " je t'aime "."




N'est-ce pas sublime ?

Je n'ai trouvé qu'un extrait à vous proposer en écoute :
ici.

lundi 6 juillet 2009

"Quand le monde aura du talent"

Une (sublime) chanson de Rémo Gary :

"Là où tes jambes finissent
Là où se touchent tes cuisses
Là où je m'endors en rond
Comme un chat comme un miron
Là où des mains se caressent
Dans le sens de la tendresse
Dans ton milieu, ton mitan
Je voudrais dormir cent ans

Je demande pas grand-chose,
Attendre que tout se pose
Réveillez-moi juste quand
Le monde aura du talent

Là où tes jambes finissent
Là où s'accouplent tes cuisses
Où je pose mes moustaches
Là où j'ai mon point d'attache
Là où je perds mon latin
Dans tes douceurs de lapin
Dans ton milieu, ton mitan
Je voudrais dormir cent ans

Je n'veux plus qu'on me dérange
Avant que l'homme s'arrange
Réveillez-moi juste quand
Le monde aura du talent

Là où tes jambes finissent
Là où sont cousues tes cuisses
Où mon aiguille a son chas
Où je suis comme un pacha
Là où je joue au bouchon
Là où je joue au cochon
Dans ton milieu, ton mitan
Je voudrais dormir cent ans

Petite mort légère,
Mon cerveau, c'est de la terre
Réveillez-moi juste quand
Le monde aura du talent

Là où tes jambes finissent
Là où se concluent tes cuisses
Là où je promets, je jure
Là où ça frise l'injure
Là où j'atterris, je plane
Où se fiancent tes cannes
Dans ton milieu, ton mitan
Je voudrais dormir cent ans

J'ai rencontré une amie,
Mon cap est sur l'infini
Réveillez-moi juste quand
Le monde aura du talent
"

Rémo Gary, 2003

A écouter ici...

mercredi 1 juillet 2009

Caressée

Tes mains sur moi me font un bien-être infini.

Que tu me caresses, et j'en oublie tout, l'espace et le temps...

Je ne suis plus que ce corps qui s'éveille et dont les contours se redessinent, que cette sensation d'être recréée, argile entre tes doigts, chair vibrante, pétales soyeux et gourmands...

Tu me lisses et m'explores, tes mains n'oublient rien mais redécouvrent tout, se glissent partout: le visage et le cou, nuque et cheveux fous, toute la longueur du dos et puis les fesses, cuisses pleines, jambes longues, chevilles et pieds...

Je sens tes mains descendre, s'attarder et remonter, musarder...

Ici elles sont douces, glissent à plat, là les doigts appuient et palpent, massent et pétrissent...

Ici et là je ne sais plus, je suis entre deux eaux, la conscience baisse la garde, diminue d'un cran : je ne suis plus qu'un corps qui ne sait rien, qui laisse les sensations l'envahir, et le plaisir l'étourdir...


Image : Rêve d'eau, Rachou. (Avec son aimable autorisation : merci !)