dimanche 25 septembre 2011

Baiser

Baiser
douceur infinie
du contact des lèvres
vertige sensuel
des bouches qui se mêlent

Baiser
dit crûment
faire l'amour
avec ou sans amour
le faire sans penser
se lâcher se livrer
prendre posséder

baiser, kiss, Kuss, beso, bacio ;
baiser, fuck, bumsen, ficken, follar, scopare :
rien que notre langue pour les mélanger,
pour nous troubler,
jouer avec les mots,
même pas l'orthographe
pour les départager :
vous croyez que ça va arranger notre réputation, ô Français  ?

5 commentaires:

  1. Notre réputation ? sourire, elle est déjà faite mais ce baiser, on le garde et le revendique ...Il est si bon !
    Des tout doux pour toi ;)

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  2. C'est le printemps d'Ambre? On m'aurait menti, baisé, à l’insu de mon plein gré?
    Baisers, oui, doux ou pas, mais pourquoi "se faire baiser" est il péjoratif, hein?
    A développer en 10 positions, minimum :)

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  3. quelle fougue dans les mots comme dans l'illustration !

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  4. BAISER 
    On veut baiser ce que l'on aime, et ce n'est que justice ; on veut aussi baiser ce que l'on hait, et c'est trahison. Le même mot dit à la fois la récompense du fidèle et le mauvais coup du parjure.
    S'étreindre de face (baiser) semble imposer de faire ou bien beaucoup plus ou bien beaucoup moins que les bêtes , sans autre alternative. Que fond les bouches lorsqu'elles se défont l'une contre l'autre ? Elles donnent leur parole, mais s'entendent vite pour la reprendre. Orifice majeur du verbe de de la manducation, avec ces lèvres et cette langue au toucher si fin, elles voudraient manger l'autre sans le broyer, pour se le rendre tout intérieur ; elles voudraient se dire à lui sans se diminuer, pour se communiquer sans réserve...
    Le bouc s'étonne en moi autant que la colombe. Il faut croire cependant que toute la morale sexuelle,la vraie pourrait s'abréger dans cet impératif : « Quand tu baises, baise vraiment, baise à fond, sans traîtrise, sans retenue, sans t'arrêter au milieu de cet élan de l'autre accueilli dans ton âme et ton corps. »Mais nous n'allons guère au bout de ce que baiser postule. Nous baisotons. Nous bousillons. Et si nous ne baisons pas pour rire , ce n'est jamais qu'à la Judas, en embuscade.

    Fabrice Hadjadj – La profondeur des sexes

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  5. > Ce mot ambigü, qui peut être si sage et si cru, si doux et si bon, ou si terrible, m'intrigue toujours !
    Des baisers à vous ! :)

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