Chez elle, il n'y a que des roses, et des femmes.
C'est un immeuble cossu du XIXe, aux jolies boiseries, aux plafonds moulurés, au jardin planté de rosiers : les roses, c'est sa passion. Avec le corps des femmes.
On m'accueille avec un sourire. Je l'attends dans un salon ; on m'offre un thé à la rose. Aux murs tapissés de discrètes roses, il y a des tableaux anciens, des portraits de femmes, et sur le marbre de la cheminée, un buste de femme. J'aime les stores en tissu ivoire, avec leurs volutes et spirales. « Luxe, calme et... volupté » : ou presque.
Je la rejoins bientôt. Elle a une voix douce, un beau sourire.
J'ai mis une jolie lingerie, comme chaque fois, je me demande bien pourquoi : elle m'invite à me déshabiller sans même regarder ! J'enlève tout. Elle s'occupe bien de moi. Elle me questionne. Je suis nue et je lui parle de mon intimité. Elle écoute, elle est attentive, je peux tout lui dire, je sais qu'elle comprend. Ici on ne parle que de choses de femmes, entre femmes. Les hommes sont absents, et pourtant si présents, entre les mots...
Elle me touche les seins. Ses gestes sont plus précis que des caresses. Elle écarte mes jambes, y met un doigt, me pénètre, me fouille, y fait autre chose... ce n'est pas très agréable mais elle est fine et douce, je me détends et tout va bien.
J'aime quand elle me dit que tout va bien. J'aime bien y aller, mais modérément, j'aime encore plus lui dire au revoir, à la prochaine fois... mon médecin de femme, ma gynécologue.
Je croise une autre femme en sortant.
Il y a encore des roses dans le jardin.