C'est un immeuble cossu du XIXe, aux jolies boiseries, aux plafonds moulurés, au jardin planté de rosiers : les roses, c'est sa passion. Avec le corps des femmes.
On m'accueille avec un sourire. Je l'attends dans un salon ; on m'offre un thé à la rose. Aux murs tapissés de discrètes roses, il y a des tableaux anciens, des portraits de femmes, et sur le marbre de la cheminée, un buste de femme. J'aime les stores en tissu ivoire, avec leurs volutes et spirales. « Luxe, calme et... volupté » : ou presque.
Je la rejoins bientôt. Elle a une voix douce, un beau sourire.
J'ai mis une jolie lingerie, comme chaque fois, je me demande bien pourquoi : elle m'invite à me déshabiller sans même regarder ! J'enlève tout. Elle s'occupe bien de moi. Elle me questionne. Je suis nue et je lui parle de mon intimité. Elle écoute, elle est attentive, je peux tout lui dire, je sais qu'elle comprend. Ici on ne parle que de choses de femmes, entre femmes. Les hommes sont absents, et pourtant si présents, entre les mots...
Elle me touche les seins. Ses gestes sont plus précis que des caresses. Elle écarte mes jambes, y met un doigt, me pénètre, me fouille, y fait autre chose... ce n'est pas très agréable mais elle est fine et douce, je me détends et tout va bien.
J'aime quand elle me dit que tout va bien. J'aime bien y aller, mais modérément, j'aime encore plus lui dire au revoir, à la prochaine fois... mon médecin de femme, ma gynécologue.
Je croise une autre femme en sortant.
Il y a encore des roses dans le jardin.
ce texte est assez étrange et paradoxalement émouvant... (paradoxalement car ce n'est pas ce qu'on attend d'une "visite médicale")
RépondreSupprimer> Photapil : le moment l'est aussi ! parce que médical, oui, mais touchant à l'intime, à la féminité, à la vie sexuelle, ce qui n'est pas rien.
RépondreSupprimerEt là, le luxe légèrement désuet du décor, l'accueil qu'on y reçoit, en font un moment particulier, un peu hors du temps.
Inattendu et agréable, pas gynécologique en tout cas...
RépondreSupprimerMais je préfère mon gynéco mâle pour ma part, j'ignore pourquoi ;-)
De la fraîcheur chez toi, c'est tellement bon !
même si je m'attendais à cette fin, je dois dire que tu as l'art de faire passer de paradoxales émotions
RépondreSupprimerMerci de ce voyage au pays de ton intimité :-)
Très touchant et émouvant... Il faut apprendre à respecter, mieux se mettre en retrait, nous les bonshommes, face à cette intimité qui dépasse largement le stade clinique de l'acte médical... La confiance, le libre-parlé, l'écoute et la réciprosité sont les atouts majeurs qui correspondent tout à fait aux ressentis féminins... Gardez en vous et pour vous cette place, cette page... Elle est si belle et vous correspond si bien.
RépondreSupprimerGardons en nous ces beaux jardins remplis de roses, qui ne demandent qu'à vivre et surtout s'épanouir... La vie! Parfois âpre et dure, parfois si belle!
Je suis quelque part heureux d'avoir laissé ce commentaire... C'eut été, il y a quelques mois en arrière, je n'aurais pû le faire... Sans doute la peur de me dévoiler, de perdre un peu de ma fierté masculine...
BISES à vous DEUX...........MICHEL
> Selina : merci ! Je n'ai jamais eu de gynéco-homme, je ne sais pas pourquoi !
RépondreSupprimer> Vallis : "paradoxales émotions", très bien dit, voilà l'idée, le mot que je cherchais ! merci !
> Michel : en quoi la fierté masculine serait-elle menacée par l'émotion d'un ressenti féminin ? Tu progresses alors, et c'est heureux ! Au contraire, je trouve que la masculinité sûre d'elle et tranquille peut y être sensible, sans rien y perdre, mais beaucoup y gagner... Bises à toi.
Voyons, Ambre ...
RépondreSupprimerTu ne dois même pas attendre que l'homme gynécologue t'intime l'ordre de te déshabiller, et encore moins derière un paravent , une cabine, et puis quoi d'autre encore ?
Devant lui, et même avant, tu dois déjà être virtuellement nue dans ta tête et dans les frissons qui parcourent ton corps , et tu n'attends pas l'ordre fatidique pour ôter devant lui , tout ; et le reste, en un charmant penché en avant qui plie le corps soumis de la femme soumise, arrondit son dos, la rabaisse tandis qu'elle fait délicieusement glisser son slip, sa poitrine, faut-il le préciser, étant déjà nue .
Alors , à poil et livrée à lui, tu attends, très sage et très respectueuse, et debout, qu'il veuille bien posséder tes seins dans ses mains.Puis le reste du corps devant, puis , toujours debout et de dos, quand tu ne le vois pas, qu'il apprécie la rectitude du dos et la cambrure des reins et des fesses.
Puis allongée, il écarte sans doute d'autorité tes cuisses et ton intimité , mais il ne te fouaille pas tout de suite : il délicatement déplie les petites lèvres jusqu'au capuchon du clitoris délicieux et inénarrable, puis le vestibule, puis la cavité vaginale à la recherche de drogue; un pouce malicieux restant à cheval sur le mont de Vénus et le bouton rose secret.
Au fait, un toucher implique 2 doigts (index et majeur).Et non un seul.
Par ailleurs, c'est curieux comme la description du cabinet gynécologique ressemble à la chanson de Brel "le gaz".
Non, un cabinet de gynéco, ça doit être clair , blanc, moderne, aseptisé et le docteur , en blouse blanche et petit calot pour intimider les femmes, doit être un homme.
Parce que les femmes gynéco, c'est tout lesbiennes , vicieuses et Cie.
Non mais.
Hmmpf ; je vais me faire un tas de copines, moi...Quoique.
Hutin mes deux seins.
> Le Hutin : et bien, avec votre démonstration, on comprend pourquoi on ne va pas chez certains médecins-hommes !
RépondreSupprimerVive les lesbiennes ! (et qu'on ne dénigre pas sur mon blog, s'il vous plaît.)
De Hutin (djinn écho).
RépondreSupprimerC'est vrai ; mon billet doux et confidentiel était incomplet ; il y manquait la fin de la visite, but ultime et recherché.
Chez son gynéco qui, je le répète , ne peut être qu'un homme, la femme est une petite fille inquiète et désemparée. Il faut bien que le susdit gynéco se montre sévère , pour se faire obéir, donc rassurant.
Puis il termine sa bienveillante et magnanime inspection par une paternelle flatterie fesseuse en indiquant à la femme qu'elle peut très éventuellement se rhabiller, mais devant lui :vous pourrez observer que si la femme se met nue en enlevant ultimement le slip, lorsqu'elle se rhabille , l'ordre inverse n'est pas respecté et que ce sont toujours les seins qu'elle voile en premier, avant le coquillage adorable et son byssus(*) qui restent exposés sans vergogne: c'est pourtant beau , des seins qui baguenaudent naturels et sensuels. Bon.
Une fois vêtue (parce que , par le sangdieu , c'est indécence et diablerie, une femelle nue), rassérénée, et rassurée, , une éventuelle ordonnance à la main, ladite femme a l'honneur rare de passer à la caisse pour y déposer quelques deniers en remerciant son bon docteur d'avoir tant fait pour elle .
Et voilà ; c'est aussi simple.
Le Hutin.
Je sens que ma cote va remonter chez les nanas , à présent.
(*) Cherchez dans le dico, si vous ne savez pas ce que c'est.
Faudra demander au Docteur Hutin s'il a un truc contre la logorrhée (logorheîen debilis), trouble bipolaire bien connu mais qui n'a rien à voir avec les bivalves byssogènes (quoique)...
RépondreSupprimerC'est drôle, au début de la lecture j'ai cru que tu allais servir de modèle pour une femme peintre...
RépondreSupprimerLa gynéco, c'est médical, j'y vais parce qu’il le faut, je n'aime pas du tout, un peu comme le dentiste en moins pire...Sourire
Bises
Ps : Monsieur Le Hutin, seriez vous misogyne?
Parce que si vous voulez mon avis, lesbienne, vicieuses et compagnie sont des mots qui me heurtent un brin.
De plus il serait intéressant de savoir si vous condamnez l'homosexualité ou la bissexualité telles quelles soient.
Humm un nouveau copain...Sourire.
Merci Ambre de prendre la défense des femmes qui optent pour une sexualité différente, sont elles perverses plus que la moyenne?
Telle est la question.
Miss Anis
> Le Hutin :
RépondreSupprimer> Douces Tentations :
Je vous laisse poursuivre le débat, c'est intéressant et ça le mérite !
Pour ma part, personnellement je n'ai pas d'expérience homo, bien qu'il m'arrive d'y penser : et puis non, et puis si... Je ne ferme pas cette porte définitivement dans ma vie en tout cas.
Mais quoi qu'il en soit de ce que je vis ou ressens personnellement, j'ai eu, j'ai, des amis homo ou bi, filles ou garçons, et, amis ou non d'ailleurs, je ne juge ni eux ni leur sexualité pervers ou vicieux !
D'ailleurs je ne juge pas la sexualité en général vicieuse ni perverse, mais normale et humaine ! avec des limites, bien sûr, concernant l'âge, la violence, etc.
Que le sexe entre personnes responsables et consentantes est sain, beau et bon, c'est une des valeurs essentielles que je tiens à faire passer dans ce blog. J'espère que ça se perçoit ainsi ?
Je n'imaginais pas q'un peu d'humour provocateur suscitât tant de réactions.Au demeurant, la confidence érotique n'est -elle jamais que porteuse de fantasmes provocateurs inavoués ?
RépondreSupprimerCa m'amène, au point où je suis descendu, à révéler une impression que j'ai tout d'abord ressentie, comme par réflexe de professionnel, et dont je n'ai pas osé parler de peur qu'on ne se moquât de moi.Maintenant, j'ai peur qu'on ne me croie plus . Baste !
Le fragment de tapisserie reproduit m'a aussitôt évoqué un frottis après coloration, ce qui seyait bien au contexte : ces larges pétales colorés sont autant de belles cellules ,et les touches de peinture du fond peuvent elles aussi avoir une signification en cytologie.
Rassurez-vous mesdames; dans l'exercice de ma coupable activité, mes correspondants spécialisés appartinrent pour la plupart à la gent féminine.
Hutin coloré et contris.
@Ambre :
RépondreSupprimerJe ne prends nullement votre espace pour ring, d’ailleurs c’est en personne civilisée et dans un esprit de compréhension que je réponds aux provocations de Mr Hutin, car il n’y a point d’autre espace où je puisse lui faire par de mon ressentiment.
@Mr Hutin :
La provocation suscite toujours des réactions qu'elle soit dite par humour ou pas.
Elle n'en reste pas moins provocante.
Ne nous faites pas croire que cela fut dit en toute innocence.
Monsieur vous êtes contrit certes, mais vous méritez tout de même une belle punition....
Seriez vous un soumis qui s'ignore?
Vous voyez moi aussi je peux provoquer...
Miss Anis Bisexuelle, surement perverse mais dotée d’humour.;-)
Voyons, Douces tentations, n'ai-je pas laissé entendre, surtout quand on lit mes réactions à d'autres sujets, que , "in fine", l'homme qui soumet est en fait celui qui est déjà soumis au corps de la femme ?
RépondreSupprimer"La Vérité tue l'Amour" : c'est vrai ; l'un et l'autre ne peuvent se regarder sans se haïr , ou sans rire.
Le Hutin (pas assassin).
Et post-scriptum :
RépondreSupprimerje ne crois pas que ni la civilisation (laquelle ?), ni la compréhension puissent gommer la fièvre dominatrice de l'homme , ni vraiment l'inclination de la femme à s'en remettre à lui.
Sinon, les enchantements disparaissent.
L' amour n'a pas vraiment besoin de vérité ; il a besoin de mystère.
Le Hutin.
> Anis : pas de souci, il n'y avait aucune ironie dans mes propos, ce débat a place ici ! Bises.
RépondreSupprimerUn oeil, non les deux sur les différents commentaires laissés ici, qui m'amènent à dire en quelques mots ce que moi, je pense non pas tout bas... Mais TOUT HAUT! Le jugement d'autrui est l'acte le plus bas, le plus pourri et le plus nuisible qu'il soit... Alors Mesdames, que vous soyez hétéro pure et dure, bi, ou lesbienne... Messieurs, vous... que vous soyez porté sur les fesses de mesdames ou d'autres fesses masculines, elles, découvertes après de beaux échanges, de tendres regards et la découverte souvent d'un splendide thorax bien avant la partie la plus basse de votre anatomie... Merde, que l'on vous laisse libre de vos amours, de vos ébats.
RépondreSupprimerJe signe MICHEL non homo, bien qu'ayant fait l'amour à des hommes... Pourquoi? parce que ces hommes étaient bien dans leur peau, leur tête et de surcroît de très grands amis, avec une délicatesse et un savoir-vivre, rarement retrouvé dans un monde hétéro pur et dur, basé sur les prouesses et la performance.
Je raconterai cela, un jour, sur mon blog et n'aurai pas à en rougir, loin de là.
Merci Miss ANIS pour ta franchise et ta manière de remettre en place, ceux qui parfois, de par leur bêtise, dérivent... A toi aussi Ambre, grand merci... Tant de chaleur et d'amour au travers de tes textes... Reste ancrée sur la toile, ma belle... BISES A TOUTES.... MICHEL
> Merci Michel, pour ce cri du coeur (et du corps), pour ton témoignage et ton avis, qui me font un grand sourire et chaud au coeur !
RépondreSupprimerOui, la vie n'est pas si simple, et ne se résume pas à des jugements péremptoires. Vive la nuance et la diversité !
Bises à toi, bonne soirée !