
Là tout n'est que luxe, calme et volupté...
Et j'en suis encore tout étonnée : c'est pour moi tout ça ?
Oui, je m'offre un petit plaisir, j'ai pris rendez-vous pour un « soin marocain ». C'est la première fois que j'en fais : l'idée du hammam, par ces temps de froidure, m'a tentée... Et puis je me suis dit que "je le vaux bien" ! Oui, l'expression fait sourire, riez, mais ce n'est pas si facile de faire la démarche, de se dire qu'on va se faire plaisir et exposer son corps... Mais je me soigne, j'ai dit ! Alors, va pour le hammam.
L'esthéticienne m'invite à me déshabiller, sauf la culotte, et un petit haut en éponge qu'elle me donne (et que je trouve un peu ridicule) pour couvrir la poitrine, mais bon, je fais ce qu'elle dit. Je suis dans une sorte de chambre, assez stylée, avec miroir, moulures au plafond, petites lanternes et bougies... Il y a une cabine de douche-hammam qui est pleine de vapeur, et de douces senteurs : "Orange" me dit-elle.
Elle me fait me doucher, puis, mouillée, je dois m'allonger et elle me fait un gommage du corps : elle applique du savon noir sur ma peau puis me frotte, avec des gants plutôt rugueux tout d'abord, assez fort, puis elle repasse avec des gants plus doux : elle me fait les jambes, de bas en haut, puis le ventre, le haut du corps, les bras. Je me retourne et elle continue : l'arrière des jambes, le dos...
Je sens mes fesses et mes seins un peu oubliés... mais ce n'est pas au programme apparemment !
Elle m'invite ensuite à passer au hammam : la cabine de la douche a un siège, c'est plein de vapeur, c'est prévu pour 15 minutes. Heureusement, elle me dit qu'elle me laisse mais qu'elle reviendra dans 15 minutes, car je n'ai plus trop notion du temps : j'aime sentir mon corps se détendre dans cette chaleur humide, je me sens gagner par une torpeur, un bien-être d'avoir chaud, comme en été quand la chaleur vous plombe le corps, ça faisait bien longtemps, et j'aime... Il y a des petites lumières de couleur au plafond de la cabine, la porte est transparente et je ne me sens pas enfermée, plutôt "encocoonée"... Je ne suis pas pressée que ca finisse...
Elle revient et m'invite à sortir : je me douche avant pour me rafraîchir et me retonifier un peu... mais pas trop, car elle va me masser. Je me sèche.
Avec de l'huile d'argan, elle me masse tout le corps en commençant par les pieds, les talons, longuement, puis elle remonte, les jambes, le corps, les bras, le dos... et ce long moment est un délice... Au fur et à mesure qu'elle palpe, masse et pétrit, elle me dénoue, je me laisse faire, je me sens bien.
Quelle détente ! Jusqu'ici je n'ai pas osé être démonstrative, moi qui en amour aime manifester mon plaisir, là je n'ose pas, n'est-ce pas, ce n'est pas la même chose... Alors je reste plutôt silencieuse. Mais avec ce massage, je soupire d'aise, discrètement, je me laisse un peu aller à quelques soupirs qui achèvent de me délasser...
Je reste un moment allongée après, et elle vient encore me poser une serviette très chaude, humide, sur le dos : ça me paraît brûlant et bénéfique à la fois. Je n'avais pas spécialement mal aux dos, mais j'y laisse toutes les tensions s'évanouir, il me semble.
Je sais que je vais devoir sortir, dans un moment : ça me paraît loin et en même temps je retrouve une sorte d'énergie calme et douce, un courage à toute épreuve pour affronter le froid !
En attendant, elle me fait asseoir et me propose un thé. En le dégustant, à petites gorgées, je reprends pied à peu avec la réalité.
Je suis sortie de là, la peau toute douce, avec une sensation de mon corps accrue, comme réveillé : un doux plaisir d'hiver...