dimanche 28 juin 2009

Ambivalente femme, multiple homme.



Elle aime une chose et son contraire, elle dit blanc et ça peut être noir, c'est comme ça et c'est aussi autrement.

Elle aime qu'il prenne son temps, qu'il la regarde et la contemple, qu'il l'approche lentement, qu'il lui chuchote des mots tendres, suaves, qu'il la caresse longuement. Elle n'est que douceur, elle n'aime que ça : tendresse et lenteur, regards et langueur, caresses sensuelles, préludes et interludes, jeux de bouches et de doigts sans fin...

Mais elle veut aussi autre chose.

Elle aime qu'il soit déterminé, impérieux, dominateur, qu'il la prenne sans manières ni façon !

Et en plus c'est à lui de le deviner. Elle ne l'avouera pas volontiers tout de go : elle suggère, elle fait comprendre... Quand elle dit « non », c'est non. Parfois. Mais parfois il faut qu'il comprenne que c'est « peut-être, attends, laisse-moi me faire à l'idée, insiste un peu pour voir ? »

Il la trouve parfois un peu compliquée...

Et lui ?

Lui, c'est simple. Dit-il. Il aime aller droit au but, il est programmé pour la recherche du plaisir, brut et sans chichis. Oui, mais il est éduqué, il a quelques siècles de culture derrière lui... Et puis il veut lui faire plaisir. Lui donner du plaisir, surtout : ça c'est le nec (mec) plus ultra : le « bon coup » c'est celle qui prend son pied ! Et il est tellement plus homme (qu'animal) alors...

Et puis il est sensible, et peut-être un peu timide, hésitant. Et puis il a pris goût à la douceur, à la finesse, depuis qu'il en a fait l'expérience, il sait combien elle prolonge et multiplie le plaisir...

Alors il n'est que douceur et caresse... Parfois.

Car il veut aussi autre chose : il veut tout. Toutes.

Il aime qu'elle soit fine. Et qu'elle soit ronde. Il aime les gros seins, si tentants, moelleux. Et les petits, si vifs, réactifs. Il aime les fesses dodues. Et les fesses fermes. Il aime les blondes. Et les brunes. Et les rousses aussi. Et toutes celles autrement encore. Il aime qu'elle soit grande, aux longues jambes, au port altier. Et il aime qu'elle soit petite, attendrissante, accessible, jolie poupée. Alors parfois il ne sait plus où donner de la tête ! Et le plus souvent c'est simple : il prend l'occasion qui se présente, et tente sa chance. Car il a surtout envie d'une chose : jouir !

Mais ce n'est pas si simple. Il se lasse que ce soit facile, ou toujours le même menu.

Alors il invente des jeux sans fin, pour elle et lui : pour varier les plaisirs, aiguiser le désir...

Il veut toujours autre chose !

Elle le trouve parfois un peu compliqué...


Mais, (et c'est bien le plus grand des mystères), elle et lui se trouvent, bien souvent. Et se comprennent, avec ou sans mots. Et jouent sans fausse note, sans même connaître la musique : ils l'inventent à plaisir... Et redécouvrent l'harmonie.

A chaque fois neuve, magique : comme une première fois.



6 commentaires:

  1. Très beaux texte dans lequel il me semble me retrouver parfois. Criant de vérités et de sincérités. C'est une belle peinture, vive et colorée.

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  2. Trè beau,très beau, très très beau,
    Avec une appréhension si subtile, si juste , si complexe, de la "réalité de toutes les réalités".
    L'amour s'environne de mystère, à tout point de vue.
    Le Hutin ressuscité .
    Et ce n'est pas une blague: j'avais laissé passer la date de décès du vrai , Louis X, le 5 juin, à Vincennes.
    Comment ça, "on s'en fout" ?

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  3. vraiment bien écrit ce texte..elle et lui, tout cela à la fois, et tant d'autres choses encore !

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  4. Merci à vous !

    > Mota : Heureuse que ça vous parle aussi

    > Le Hutin : "Toutes les réalités"? Pas toutes, quelques-unes... (Voir la réponse de Vallis)

    > Vallis : "elle et lui, tout cela (...)et tant d'autres choses encore" : manquerait plus que ça, qu'un seul texte soit exhaustif ! C'est le plaisir de tous nos blogs, d'en explorer quelques multiples facettes sans jamais en faire le tour...

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  5. Bien joué ! Vraiment très bien joué !

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  6. > Gaspard : merci !
    Le jeu est à inventer, ce ne sont que quelques cartes...

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