vendredi 24 juillet 2009

Jours de femme

Il y a des jours, comme ça... Moins envie. Envie de rien. Envie de douceur et puis c'est tout.

Est-ce qu'un homme peut comprendre ça ? C'est hormonal, qu'ils disent. Oh, ils sont parfois très gentils, mais ça les dépasse un peu. Ne sont-ils pas, eux, toujours prêts ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire de cycle ? Ils n'en ont pas, eux. Ce n'est pas qu'une histoire de sang ou pas, de tâche ou pas, de mal au ventre ou pas. Ni même d'humeur. J'ai très rarement mal au ventre, il y a belle lurette que ça ne m'arrive plus. Très rarement des inondations, tout ça est devenu très discret au fil des années. Et pas de mauvaise humeur non plus, je ne crois pas : mon entourage ne s'en plaint pas et je ne me sens pas ni ne passe pour caractérielle ni hystérique.

Mais il se passe tout de même quelque chose. Au tout début. Juste avant, plus exactement : quelques heures ou une journée. Quelques heures d'une impatience vague, d'un malaise diffus qui ne dit pas son nom, sans rime ni raison. Tristesse, lassitude seraient des termes un peu forts pour cette sensation, mais ça y ressemble. Et puis l'impression à la fois de ne pas tenir en place, et d'avoir envie de repos pourtant. On chasse tout ça d'un revers de la main, on s'occupe, on se dit que ce n'est rien, que ça va. Et ça ne va pas. Quelquefois, si, on assure, il y a des mois où rien ne se passe, ça glisse comme c'était venu, fugitif, à peine ressenti : working girl du 21e siècle, impeccable et imperturbable, youpi ! Mais parfois ça nous déborde un peu, un rien et on est en trop plein, au bord des larmes.

Nos hommes sont bien désemparés. Ils ne s'en aperçoivent pas toujours, on ne va pas toujours se plaindre, en faire un cinéma. Mais si nos réactions les étonnent, ils n'aiment pas ne pas comprendre. Alors moi je dis. Quand je comprends que c'est ça... ce qui met parfois quelques heures ! (Moi non plus je ne comprends pas les femmes, parfois : même si c'est moi !)

C'est fou la tendresse dont ils savent faire preuve, alors. C'est fou et incroyable, mais c'est exactement ça dont j'ai besoin. Je me sens vulnérable, besoin de présence, d'être entourée, physiquement touchée, prise entre les bras d'un corps d'homme, fort et doux...

Et ça passe... et ça me rend douce, et forte d'avoir passé ça.


Les jours suivants, peu importe s'ils ne se prêtent pas, ou moins, à la bagatelle : on s'en arrange, avec la patience et la sagesse de penser que c'est pour un peu plus tard.

Ou bien on passe dessus, dans l'enthousiasme des jours passion, jours ou pas jours on s'en fout !

Ou bien encore, on goûte le subtil bonheur de l'abstinence provisoire, pour plus de plaisir renouvelé, après : quelle sensation de liberté alors !

Ou bien plutôt, l'autre plaisir subtil, l'avez-vous goûté : ne penser qu'à lui, qu'à son plaisir, et le combler de tout ce qu'on sait, des mains, de la bouche... N'être rien qu'à lui, en s'oubliant complètement. Quel plaisir magnifique, tout en don et... Sait-on bien qui donne et qui reçoit, alors ? Donner le plaisir est si enivrant, c'est un pouvoir grisant et merveilleux.

5 commentaires:

  1. Avant que de trouver une réponse qui s'efforce d'être jolie, je meurs d'envie de proférer une bêtise qui va faire hurler le MLF, c'est à dire, vous l'avez compris, le Mouvement Légitimiste Français.
    Assavoir que les femmes sont ennuyées quelques jours par mois ; soit.
    Mais les hommes, c'est tous les jours qu'ils doivent se raser !
    Hutin pas toujours bien rasé, d'ailleurs.

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  2. Hutin derechef.

    Que représente au juste la photo ?
    Je ne vois pas.
    Merci d'avoir la chère idée de me raie pondre.

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  3. > Des pétales.
    Moi, ça m'évoquait aussi autre chose : des lèvres rouges, douces et soyeuses... de femme.
    (Et bien rasées... car quelquefois celles-ci le sont, cher Hutin !)

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  4. Celui/Celle qui donne aura gagné : se rendre indispensable par sa douceur. Pas de valeur pour ces instants qui nourrissent autant qu'ils prennent.

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  5. Hutin derechef.

    Je viens de relire encore ce texte très dense et senti ;
    il conforte ce qui est depuis toujours: il est 2 mystères incompréhensibles l'un par la femme, l'autre par l'homme.
    Pour la femme, c'est le mystère phallique.
    Pour l'homme, c'est le mystère de la maternité (et somme toute,les règles en sont indissociables).

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