Jamais pu parler de cul, de sexe. C'est con !
Pas vraiment, je veux dire. Pas parce que je ne voulais pas, mais plutôt parce que mes interlocuteurs ne s'y prêtaient pas. (Enfin, peut-être eux se disent-ils la même chose de moi.)
Avec quelques rares amis, oui, un peu. Mais ça s'écrit plutôt que ça ne se dit. Enfin, ça pourrait se dire, mais il faut l'occasion, le moment... Ce n'est pas souvent.
Avec des amies, des copines, des filles, des femmes : très peu. Bizarrement, cela vient plus difficilement. Elles parlent quand ça ne va pas, ça oui, sur le coup ou parfois des années après : elles le déplorent, on écoute des bribes de confidences, pas faciles, douloureuses. Sans issue.
Mais quand ça va, c'est très rare qu'on le dise. Qu'on le dise naturellement. On en rit, pirouette, et on passe à autre chose !
C'est vrai que c'est l'intime : de soi, et d'une autre personne, alors... On garde et on ne dévoile pas. C'est peut-être mieux ainsi, il faut garder une part de mystère.
Mais ça m'étonne un peu tout de même, parce que par ailleurs on se raconte, en confiance et en amitié, on dévoile sa vie, des trucs importants, qu'on a plus ou moins bien vécus, des émotions, des passions, des enthousiasmes, et des colères aussi, des révoltes qui minent, des injustices : et ça fait du bien. On en sort et on avance, avec un peu de compréhension ou juste le recul qu'on prend en en parlant, et quelquefois le mot qui aide, quelques clés. Et parfois simplement, le plaisir de se dire, c'est le revivre, se revivre dans ce moment, lui donner corps et y goûter à nouveau, et c'est bon, ce partage, c'est la vie qui fuse !
Donner corps au corps, par les mots... ça devrait pouvoir se faire, aussi. Mais voilà, ça reste rare, je trouve.
Avec mon partenaire... ça dépend. Avant, après, pendant, à petits mots doux, ou plus crus, oui : ça pimente les actes...
Mais ça reste hésitant, comme si le dire était plus difficile que le faire.
On est toujours débutant en ce domaine, j'ai l'impression.
Les mots restent la liberté à gagner.
Il y a 5 jours
Comme tu l'écris si bien, tout dépend de la personne. Il y a, à la base, ceux qui ont la parole facile, et ceux qui ne s'en remettent qu'aux mots couchés, timides. Entre ces deux extrêmes, tout est possible...
RépondreSupprimerMais une fois le contact établi, alors que la liberté de dire est offerte, il faut encore un temps d'adaptation. Comment bien régler les discours, les missives, les ordres torrides ? Tout s'installe doucement. Il n'est pas évident de dire avec tendresse "Je vais bien te baiser" à une femme que l'on respecte, que l'on admire. Ni lui demander ce qu'elle aimerait, ce dont elle fantasme... ou de lui avouer les nôtres.
Et de répéter votre conclusion brillante : on est toujours débutant en ce domaine ! On est toujours débutant à vivre ....
cela s'apprends tu sais avant mon blog je ne parlais pas de sexe
RépondreSupprimer... Alors quand dans ce domaine on réussit enfin à attraper les mots, il ne faut surtout plus les abandonner !
RépondreSupprimer> Mota : oui les mots dans ce domaine sont difficiles à trouver, car il y a plusieurs registres, là comme ailleurs. Et selon le registre de chacun, cela peut choquer, perturber, troubler, amuser, attendrir, exciter...
RépondreSupprimer> Waid : la pédagogie par les blogs, ah oui, intéressant !
> L'Eronaute : je ne les lâche plus, alors !
"I'm sûre I will improve very soon..."
c'est vrai qu'une diable de pudeur entoure tout cela, mais c'est dû aussi à notre éducation occidentale et tout ce que le "sexe" recouvre.. et puis d'une manière générale on ne parle pas facilement des émotions, alors livrer des émotions intimes .. il ne faut pas y penser !.. ;-)
RépondreSupprimer> Vallis : heureusement, certain(e)s, comme vous, franchissent le pas, avec brio !
RépondreSupprimerL'idée d'un blog, ça a dû me venir de là au départ, de ce besoin de mettre en mots, de partager.
eh bien non Ambre, en fait c'est venu tout doucement. Bon, j'avoue, je n'ai jamais eu de difficulté à DIRE mes émotions, mm intimes.. mais les écrire, les livrer au public je veux dire, cela ne s'est pas fait comme ça.. ça m'a pris plus de deux ans (et trois blogs) pour finalement m'autoriser à m'exprimer vraiment comme j'en ai envie ..
RépondreSupprimermais c'est sûr que seule la virtualité permet cela, il reste dans les relations réelles une grande pudeur (pudibonderie ?) et puis il faut quand mm rester respectueux des femmes qui préfèrent rester discrètes sur ce sujet..
Ce n'est pas mal, il n'y a pas de jugement à porter ;-)
Belle fin de nuit Ambre, à bientôt
Pas facile de trouver les mots pour LE dire... Parler de sexe entre copines, oui, et cu-rieusement le rire vient souvent recouvrir d'un voile léger les propos. Quand il s'agit d'écrire, j'avoue que si j'ose me livrer, je n'aime pas les mots du sexe : je ne les trouve pas beaux, ni les masculins ni les féminins. Alors j'en invente, je périphrase, j'en détourne... Mettre des mots sur mon corps et ses émotions c'est aussi pour moi un acte d'amour. Bises douces
RépondreSupprimer> Vallis : merci de ces nuances !
RépondreSupprimer> Badine : bienvenue, vos mots sont doux et votre blog très beau.
Contente de trouver des filles, ici, moi !
ce qui est paradoxal chez moi c'est que je peux parler de sexe très facilement sans vulgarité ni gêne, par contre quand il s'agit de dévoiler mes sentiments un voile de pudeur m'empêche de me livrer à mes ami(e)s
RépondreSupprimer> Lsingulière : comme si les sentiments... nous rendaient plus vulnérable ?
RépondreSupprimerC'est vrai que c'est difficile. Et tu le dis dès le début de ton propos: "peut-être que les autres pensent la même chose". Alors que faudrait-il pour débloquer la parole? Un peu d'audace, sans doute. Pour ma part, je n'ai pas la pudeur de mes sentiments et je n'ai jamais eu aucun mal à les formuler. En revanche, longtemps j'ai souffert de ne pas recevoir en retour les confidences de celui que j'aimais.Alors je me contenais. Le temps a passé, et une rencontre a tout changé: j'ai senti aussitôt que le barrage pourrait céder, qu'il ne ferait aucun dégât, et qu'au contraire, le flot de parole nourrirait notre relation. Mais sans échange, l'intérêt est limité: là encore, j'ai découvert le plaisir du partage, du débat, de l'échange. Au bout du compte, ce qui en découle, c'est un formidable sentiment de liberté, et une belle complicité!
RépondreSupprimer> Chimeres : joli partage, merci. La liberté et la complicité, quels cadeaux somptueux.
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