vendredi 6 mars 2009

Bal musqué

Cette fête-là, j'y allais seule. Un mariage à la campagne, dans le Nord. Mon compagnon d'alors n'était pas venu...
Qu'à cela ne tienne, j'étais bien décidée à m'amuser.
La fête chez les Ch'ti, on n'est pas souvent assis, une fois que le bal commence...
Alors je n'ai pas boudé mon plaisir, j'ai fait toutes les danses ! Je trouvais des partenaires, ou je dansais seule ou en groupe. C'était le plaisir de la fête, et j'étais complètement dedans.

En dansant, je me retrouve plusieurs fois avec un homme un peu plus âgé que moi, j'avais 25 ans, lui peut-être 40. Dès la première danse, je n'y prête pas trop attention, mais son regard, son contact me troublent...
Il est grand, bien charpenté, il a quelque chose de solide en lui.
Au fil de la soirée, je croise son regard de plus en plus. Ce n'est pas un hasard. Il ne dit rien, mais il ne me lâche pas : je sens son regard sur moi, de désir, déterminé, qui me pénètre et m'envahit...
Et j'aime ça. Quand mes yeux croisent son regard, je le soutiens un instant, et c'est brûlant et délicieux. Ses yeux plongent en moi et je sens un désir impérieux monter du plus profond de moi, qui appuie en bas de mes reins et creuse un puits au-dedans de moi, humide et chaud et qui appelle... C'en est presque douloureux.
Je tourne et je danse et je m'étourdis de musique... Et ça continue, ça ne me quitte pas : la chaleur et la douceur, presque la douleur du désir, l'homme et son regard, son corps que je frôle parfois, ses mains, son désir que je sais.
Je crois qu'il sait aussi le mien...
Si j'arrête de danser, il va me suivre, c'est sûr, aux toilettes ou dehors, et me prendre comme ça, debout, contre un mur.

Je n'ai jamais fait ça.
Cette fois-là non plus.
Mais j'en sens encore l'impérieuse envie, des années après, rien que d'y penser.

2 2009

1 commentaire:

  1. C'est encore une histoire de première fois ça... Une sorte d'événement fondateur !

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