Robe de lune

Minuit.

J'ai enlevé tous les « sous » : sous-pull et sous-vêtements...

Nue, à même la peau, j'ai remis la petite robe noire, qui est courte comme une tunique.

La nuit est claire et moutonneuse, la lune pleine et ronde, bergère des cieux. Je reste un moment à la fenêtre, puis je la ferme pour aller me coucher.

Mais dans la pénombre, je rencontre ton corps, qui me fait barrage.

Me voilà immobilisée, petite robe noire qui moule mon corps le rend invisible dans la nuit, mes bras mes jambes éclairés d'une pâleur lunaire. Ton corps chaud me barre le chemin. Et j'aime ça. Tes mains me dessinent et me redessinent : peu à peu elles soulèvent la robe, s'y faufilent, trouvent mon corps, ne le lâchent pas.

Tes mains s'immiscent et me caressent, retracent mes courbes, palpent et modèlent la rondeur des fesses, remontent jusqu'aux seins, les enveloppent, les tiennent, les soupèsent. J'aime ça. Je sens la chaleur de ton corps tout près, tes gestes me tirent un soupir, des gémissements de surprise et de plaisir, je les retiens mais ils m'échappent, s'échappent dans le silence de la nuit.

Tu me sens onduler... Alors tes mains se font plus précises, prennent mes hanches puis mes cuisses, les caressent et les écartent un peu. Elles explorent mes fesses... Puis tes doigts se posent sur mon pubis un instant : comme il palpite, ta main descend encore, épouse mon sexe et le tient au chaud, comme un oiseau au nid... Tes doigts jouent de la guitare sur mes cordes, se faufilent dans mes velours... La sève de mon désir qui s'écoule te montre le chemin. Ton doigt s'insinue, s'immisce, s'infiltre, me pénètre et s'immerge... Un cri trahit mon plaisir. Tu le savoures comme une petite victoire, tandis que je me laisse aller à ma défaite, que je rends les armes, et que je te supplie de poursuivre...

La lune sera témoin de l'envol d'une petite robe noire, et de la danse étrange de deux corps dans la nuit...

(Photo perso)